Déprime... ou pas![with Park Yoo Him]

Asana n’avait pas vraiment d’ami à Seoul et même pas du tout à la Yonsei University, mais n’allait pas croire qu’elle est une associable née, bien sur qu’elle connaissait quelques personnes qu’elle avait rencontré par ci par là, mais rien de très concret pour l’instant… Et cette situation commençait à peser, elle qui avait toujours l’habitude d’être entourée. A Ôsaka, elle était LA fille du président Yoshioka et tout le monde la connaissait dans son établissement scolaire. Quant à Todai, bien qu’elle fût moins connue, elle avait des amies qui avaient aussi intégré la prestigieuse université, alors tout était bon, mais ici… Les journées semblaient tristes… Bon d’un autre côté, Nanachan était préoccupée par ses devoirs et surtout par la recherche de la raison de sa venue ici… trouver Song Woo Bin…

Ah le fameux premier et seul amour d’Asachan. Il faut dire qu’elle ne semble pas se dévoiler à n’importe qui la petite. Son caractère dur et son visage sévère ne reflète pas vraiment ce qu’elle est au fond d’elle… mais chuut, ne dévoilons pas tout ! Voyez où la détermination nous mène.

Il faut dire qu’elle se retrouva ici juste parce qu’elle avait entendu le jeune homme vouloir intégrer cette université, mais jamais elle ne songea qu’il ne pourrait ne pas y arriver… ne pas avoir le score nécessaire pour y entrer, ou bien avoir des ennuis financiers voire autre… Tu es peut êtreêtre intelligente Yoshioka, mais cette fois-ci c’est sur un coup de tête que tu as décidé ça, sans vraiment y réfléchir sérieusement… ahh les filles sont toutes des rêveuses !

Et ça fait déjà quelques semaines qu’Asana avait intégré l’université, et elle n’avait toujours pas trouvé Song Woo Bin. Elle commençait à désespérer et craignait enfin de s’être trompée d’université. Et si c’était le cas, tout ce qu’elle aurait entreprit n’aurait servit à rien… Non, elle se força d’enlever cette pensée de la tête, il n’était pas question de déprimer ici, même de pas déprimer du tout…

Elle arpentait les couloirs ne sachant pas vraiment où elle trainait ses pieds, mais perdues dans ses songes, elle s’arrêta au panneau d’affichage. C’est alors qu’elle y trouvât une brochure sur la fête foraine, l’image était amusante et surtout attractive. Elle décrocha un sourire en la regardant… Un air de nostalgie vint se frotter à elle. Elle se rappelé des fêtes foraine d’Ôsaka. Celle où elle allait avec Aya et Megumi. Ses amies et sa famille lui manquaient tant, en réalité, tout le japon lui manquait. Le mal du pays sans doute. On l’avait prévenu que ce ne serait pas facile de partir à l’aventure. Il semblerait que la fille à papa n’avait pas prit en compte que ce serait plus dure qu’elle l’avait imaginé… Mais il n’était pas question de fléchir. Et surtout elle ne devait pas montrer son sentiment. Elle allait bien se faire des amies un jour ou l’autre, avec qui elle partagerait des souvenirs à la fête foraine…

Si seulement Song Woo Bin était là, elle se sentirait moins seule. Lui, il ne l’aurait certainement pas laissé seule. Disons bien certainement, après tout nous ne sommes sure de rien !

Après un soupire, elle se retourna et sans faire attention elle fonça dans quelque chose, ou plutôt dans quelqu’un. Le choc ne fut pas violent mais assez pour la faire tomber, elle et son sac. Elle se frotta la tête, et vit son sac par terre avec ses affaires étalés. Alors la grimace au visage, elle murmura un désolée en japonais sans vraiment regarder ce qu’elle a bousculé.

Gomen nasai…

Eh oui, sous le choc elle ne prit pas la peine de parler coréen, disons qu’elle n’a pas encore le reflexe ! Elle ramassa ses cahiers et sa trousse qu’elle rangea vite fait dans son sac…

Le MP3 sur les oreilles je me baladais dans l'agitation près des panneaux d'affichage. Cette agitation me semblait en fait encore plus dense avec l'effervescence de la fête foraine qui excitait beaucoup des jeunes ici présents qui faisaient déjà des plans pour leur weekend, ou leur soirée. Moi je n'y prêtais pas réelle attention, mais j'irais peut être faire un tour avec Sang Min, histoire de me balader et papoter un peu avec mon meilleur ami.

Ma musique était apaisante et couvrait le bruit des gens qui souvent braillaient ici. Je n'aimais pas cet endroit où les gens s'agglutinaient et restaient ici plutôt que d'aller ailleurs pour discuter rendant l'accès au panneaux plus difficiles que ce qu'il est censé être. Mais ce passage est obligé, et ma taille raisonnable me permettait de ne pas avoir à me coller pour apercevoir les annonces importantes. Aucune absence à signaler, ni de changements de salle, une routine qui ne changeait pas. Même pas une exposition à se mettre sous la dent.

Pas que ma vie n'était pas trépidante en ce moment, j'avais assez à gérer mon nouveau béguin, e le projet que j'avais à réaliser avec ma chère Mademoiselle peste alias Park Miki. Mais je ne sais pas... J'aurais aimé un petit changement à la fac, sans doute ma déprime de l'automne qui pointait son nez en même temps que le froid, la pluie et les feuilles qui tombent. En soi rien de bien grave, mais je voulais voir les choses bouger alors que j'entamais ma deuxième année dans cette fac prestigieuse certes, mais qui n'était pas le choix que j'aurais fait si j'en avais eu les moyens. Merci Papa.

Vêtu d'un sous pull fin, et d'une veste en cuir bordeaux je sentais malgré tout les courants d'air qui soufflaient grâce aux inconscients qui ne fermaient pas les portent. Un détail qui m'agaçait. Je m'apprêtait donc à faire demi tour, rajustant la bandoulière de mon sac sur mon épaule, sentant le poids rassurant de mon appareil photo, mon fidèle ami toujours là.

Je ne regardais pas devant moi alors que je sentais mon téléphone vibrer dans ma poche, le cherchant rapidement. Je fus stoppé lorsque quelqu'un me rentra dedans, je m'apprêtais à râler pour le forme lorsque j'entendis une langue étrangère dont je comprenais quelques mots malgré tout, ce qui attira mon regard vers le bas. Je posai les yeux sur une petite femme par terre, sa carrure contre la mienne le résultat était prévisible en fait. Je reconnus une étudiante étrangère que j'avais aidé quelque temps avant, Asana si mes souvenirs étaient exacts, bon je me trompe rarement à ce niveau là. Elle était tout à fait plaisante et je venais à regretter de l'avoir projeter sur le sol bien que ce ne fut pas mon intention en réalité. Je me dépêchai de l'aider à se relever, l'attrapant par les épaules mais gardant malgré tout la distance que la décence asiatique exigeait.

" - Asana ! Daijobu ka ?"

Ne me demandez pas d'où cette notion de japonais me viens je n'en ai moi même aucune idée, je le sais c'est tout, sans doute apprise au détour d'un livre ou d'une chanson de ma plus jeune soeur fan de musique japonaise. Bref j'espérai ne pas avoir blessé la jeune femme, bien que je ne sois pas un molosse dans ma carrure non plus, faut pas abuser comme qui dirait. J'enlevai également rapidement mes écouteurs pour pouvoir mieux entendre Asana, espérant qu'elle me répondrait en coréen ne croyant pas que je maîtrise une once de sa langue natale, rien que l'anglais c'était beaucoup me demander.

Alors qu’elle s’apprêtait à se relever, celui ou celle qu’elle avait bousculé l’attrapa par les épaule, l’aida à se remettre debout, lui parla en japonais et prononçant en plus son prénom. C’est alors qu’Asana leva les yeux pour voir qui c’était, qui elle avait bousculé, qui lui parlait en japonais et surtout qui la connaissait. Une petite lueur d’espoir de voir celui dont elle pensait justement à l’instant. Peut être que les forces supérieures avaient exaucé son vœu. Et elle fut déçue de voir que ce n’était pas Song Woo Bin, pourtant… tout coïncidait non ? Le japonais, le prénom… faux espoirs me direz-vous !

Mais elle ne perdit pas aux changes lorsqu’elle vit le garçon qu’elle avait bousculé. Un sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle reconnu l’étudiant au couloir. Oui, elle l’appelait comme ça, parce qu’elle ne sait pas vraiment si elle a bien retenu son nom. Park Yoo Him, il lui semble mais pour ne pas faire de bourde, ou mettre qui que ce soit mal à l’aise, elle utilisait ce surnom lorsqu’elle parlait de lui… du moins quand elle racontait ses mésaventure dans le couloir. Lui qui avait été si gentil avec elle, il prit soin de se présenter et elle ne fut pas capable de retenir son nom au complet… en même temps, savez vous combien c’est difficile de retenir ce genre de nom, avec ces sons qui ne sont pas utilisés par les japonais ?! Asana le sait elle…

Par correction pour le jeune homme et pour le pays qui l’héberge, elle se concentra sur le coréen et utilisa dorénavant cette langue. Elle le regarda quelques secondes avec un sourire embarrassé. Bah oui, elle venait de tomber devant tout le monde, elle s’est tapée la honte quoi ! C’est qu’elle a un petit côté fier la japonaise. A la force d’avoir une image impeccable vis-à-vis des autres, elle avait acquis une certaine assurance, et là elle se retrouve sans amis et surtout en proie à devenir une risée ! Alors Nanachan l’amour te fait perdre ton assurance ?!

Quelques secondes après l’incident, elle se rendit compte qu’elle venait de faire passer ses intérêts avant celui du coréen. Lui aussi avait subit un choc, bien que Yoshioka soit la seule à être tombée.

Oh, pardon, vraiment ! Je ne t’ai pas fait mal ?... ça va aller ? dit-elle d’un ton inquiet tout en remettant son sac sur l’épaule.

Dis-moi ! Oh mais tu parles japonais ! Tu es adroit ! dit-elle en souriant avec politesse. Elle ne sait pas vraiment si c’était le cas, mais par gentillesse et à la japonaise, elle le complimenta, pour faire bonne figure et certainement pour lui faire oublier qu’elle était tombée devant lui et puis histoire de parler un peu avec lui…

Elle se releva et me sourit, je poussai un soupir de soulagement en prenant ça comme un bon signe. Je ne devais pas lui avoir fait grand mal. Je ne suis pas un molosse ou tailler comme une armoire à glace, mais c'est une jeune femme si menue que j'avoue qu'elle a l'air "cassable" je pourrais dire fragile mais ça n'est pas le terme puisque l'on sent sa force de caractère dans son regard... Elle a juste l'air cassable, physiquement parlant.

Je l'entendis donc me répondre, et accueilli sa réponse en coréen avec plaisir. Parce que j'avais pu aligner deux petits mots sans soucis et comprendre ce qu'elle m'avait dit en me percutant mais je n'aurais absolument rien compris à n'importe quoi d'autre... Ah si "itadakimasu" mais de toute façon des qu'il s'agit de nourriture je deviens polyglotte. Bref j'écoutais la jeune femme parler dans ma langue natale et notai avec admiration qu'elle ne butait presque pas sur ses mots, et comme lors de notre première rencontre je lui vouais une certaine admiration.

Oh, pardon, vraiment ! Je ne t’ai pas fait mal ?... ça va aller ?

Je lui sourit rassurant, faisant signe que non de la tête tout en lui répondant, je dois admettre que j'articulais un peu plus lorsque je lui parlais, non pas par pitié ou autre, mais je voulais vraiment qu'elle me comprenne et ne se sente pas perdue ou ignoré de ce pays et de ces habitants, pourtant dieu sait que les coréens pouvaient être intolérants.

" - Ne t'en fais pas je n'ai rien ! J'étais juste un peu surpris ! Mais quoi de plus plaisant que de se faire percuter par une jolie fille !"

Ma phrase aurait pu paraître totalement bof, si je ne l'avais pas ponctué d'un petit sourire espiègle où un de mes yeux se plissait plus que l'autre. Et puis bon reconnaissez le vous aussi, une jolie demoiselle qui vous rentre dedans sans aucun mal et s'excuse avec un joli sourire, on va pas dire que c'est la pire des choses non plus.

Dis-moi ! Oh mais tu parles japonais ! Tu es adroit !

Mon sourire se figea quelque peu sous l'appréhension de l'entendre m'enchaîner une longue phrase en japonais, je la coupais tout de suite, souriant néanmoins face à la courtoisie japonaise que je trouvais on ne peut plus hypocrite par moment, autant ne rien dire que dire des choses qu'on ne pense pas, mais on ne leur enlèvera jamais ce défaut, c'est purement inscrit dans leur gène japonais comme il est inscrit dans le notre de manger du Kimchi à chaque repas.

" - Olah non je ne parle pas japonais ! Je connais quelque mot rapidement et quelques formules de politesse grâce à ma plus jeune soeur qui est fan des musiques rock de ton pays !"

Il est vrai que mon oreille était bien habituée au japonais tant elle m'avait rabattue les oreilles à coup de Visual Kei et de J-Rock lorsque je vivais encore dans notre maison familiale.

Je reportai mon attention sur elle après avoir observé au loin un banc d'étudiants qui semblaient enfin réaliser qu'ils bloquaient le passage ici. Je sais que Asana et moi faisions exactement la même chose à l'instant mais le fait étant que c'était un cas exceptionnel dans mon cas (et je refuse que l'on me rappelle que j'avais fait la même chose avec Min Rin car je le nierai en toute mauvaise foi.). Puis je percutai soudain quant à la présence de la jeune femme ici.

" - Tu as trouvé ce que tu cherchais en venant ici ? Le panneau de ta section ou le renseignement qu'il te fallait ?"

Je montrai les panneaux dans un vague geste de la main.

" - Je peux t'aider si tu veux, ou te mener à ta salle si tu ne sais pas où c'est ! Enfin si tu as un coup de main sonne moi, j'ai du temps à tuer."

Je ponctuais le tout d'un sourire bienveillant. Moi et mes élans protecteurs... Je me surprenais vraiment des fois ! Sans doute parce que je ne pouvais pas me laisser aller à la protection de mes petites soeurs en ce moment.

Quand Yoo Him déclara qu’il était plaisent de se faire percuter par une jolie fille, Asana ne trouva comme réponse… non en fait elle ne dit rien à ça, elle se contenta de rougir discrètement à ces mots. Elle n’avait pas vraiment l’habitude qu’on lui dise ce genre de chose. Bien qu’elle est eut un petit ami, les sentiments étaient toujours plus ou moins réservés, alors imaginez un simple garçon. Aucun japonais n’aurait osé faire une telle réflexion… Il faut croire que les coréens sont moins timides que leurs voisins nippons.

Toujours en gardant le silence respectueux, pour lui laisser le soin et le temps de répondre, elle écoutait l’étudiant attentivement. C’est alors qu’elle se mit à rire gentiment, non pas qu’elle se moquait de lui, mais plutôt qu’elle trouva amusant et intéressant d’apprendre des mots japonais en écoutant du Rock japonais. Mais après tout, pourquoi pas ! C’était d’autant plus amusant la façon dont il appelait ça. Mais ça c’était sans importance. L’étudiante ne prêtait pas attention à ce genre de mot ou d’expression, ce qui compté c’était de se faire comprendre, même pour une personne qui aime le visual-kei. Elle est d’ailleurs une des plus grandes fanes de ce genre de musique, étrange me direz vous, lorsqu’on voit la petite Asachan, qui, à vue d’œil, n’a vraiment rien d’une rockeuse, mais plutôt de quelqu’un qui aime le classique. Il faut dire, que ces gouts musicaux ont toujours été critiqués au sein de sa famille. Imaginez la musique retentissent dans le célèbre manoir Yoshioka ! Ca donne mauvaise image aux clients de son père, ou rien qu’aux invités qui semblent vivre dans leur monde.

Bref, revenons en Corée. Asana était toujours devant lu, un peu rêveuse d’ailleurs. Elle le regardait, et voyait en lui, un peu de Woo Bin. Elle ne savait pas vraiment ce que c’était. Peut être son regard sur de lui, peut être sa façon de parler, ou tout simplement le physique… En fait, elle prit conscience tout d’un coup que beaucoup de chose lui rappeler son coréen, un rien faisait office de lien et lui rafraichissait la mémoire. Ca devenait vraiment déprimant, pire qu’une obsession en fait !

Elle fut alors ramenée dans le monde réel par les paroles de son interlocuteur, qui lui demandait si elle avait trouvé ce qu’elle cherchait…

Non, et il reste introuvable ! dit-elle encore un peu dans ses pensées, avant de suivre son mouvement de la main et de prendre conscience qu’il parlait du panneau d’affichage. En fait Asana ne cherchait rien de particulier, elle passait juste là par hasard et regardait juste les nouvelles, rien de très intéressant.

Ah euh… pardon, j’étais ailleurs…. Non je ne cherchais rien de particulier ! Je regardais c’est tout…dit-elle l’air un peu embarrassé

Yoo Him lui proposa ensuite de l’aider une nouvelle fois, ça allait devenir une habitude. Tant d’attention de sa part, c’était plutôt agréable. Ca faisait longtemps qu’on ne s’était pas occupée d’elle…

Eh bien là, tout de suite ! Je n’ai plus cours de la journée… et… elle s’arrêta de parler pour sourire à la dernière remarque du jeune homme.

Si je te sonne, tu apparais devant moi ? Tu es le frère de superman ?! Dit-elle d’un air taquin… Oui, parfois la jeune Yoshioka était d’humeur taquine, il faut l’avouer… traits de caractère peu commun chez les japonaises !

Mais comment je fais pour te sonner ?... Je dois avoir une cloche dans mon sac ?!Dit-elle en riant, amusée par ce qu’elle venait de dire… Oui parfois, les gens se créaient des délires seuls, même les Nippons.

Je lui parlais mais voyais bien qu'elle ne m'écoutait pas tout à fait, elle devait sans doute penser à autre chose, il n'y pas peut être pas de décalage horaire entre le Japon et la Corée mais il y a tout un décalage culturel à assimiler, et cela avait tendance à rendre un peu... Ailleurs. Ma plus jeune soeur avait eu ce soucis en arrivant aux Etats Unis pour ses études. Elle confirma mon idée mais je ne lui en voulut pas, la pauvre devait être assez déphasé, je n'allais pas le lui reprocher, la foule ici n'aidant pas à avoir les idées claires qui plus est.

Ah euh… pardon, j’étais ailleurs…. Non je ne cherchais rien de particulier ! Je regardais c’est tout…

Un sourire rassurant, et un petit signe comme quoi ça n'était rien, elle sembla rassuré à cette idée et nous continuâmes notre conversation comme si de rien n'était quant à ce petit incident.

Si je te sonne, tu apparais devant moi ? Tu es le frère de superman ?!

Je souris à sa taquinerie et continua sur le même ton qu'elle, l'oeil plus pétillant qu'à mon arrivée ici, j'aimais les chouettes rencontres que l'on pouvait faire au détour d'un couloir.

" - Ah... En fait... Je suis superman. Mais c'est un secret juste entre toi et moi."

Cela devait paraître peu drôle aux yeux des autres, mais nos petites plaisanteries nous amusaient, c'était là le plus important.

Mais comment je fais pour te sonner ?... Je dois avoir une cloche dans mon sac ?!

J'imaginais l'image de la jeune femme qui me faisait face, parcourir les couloirs de la fac en brandissant une grande cloche et appelant mon nom, comme un mauvais flash dans un film... Je secouai la tête pour chasser l'image absurde de mon imagination et replaçais mon attention sur Asana tout en souriant.

" - A moins que tu veuilles que l'on te prenne pour une vache normande, je pense qu'un téléphone avec un sms ou un coup de fil devrait largement suffire pour que je vole à ton secours !"

Oui pourquoi se compliquer la vie, nous avions la modernité de notre côté. Je souris néanmoins encore amusé par la remarque précédente de la jeune femme.

" - Enfin si vraiment tu tiens à ta cloche on peut s'arranger !"

Ils étaient encore là dans le couloir à boucher un peu le passage en quelques sortes. Si on avait été avec eux on aurait pu sentir qu’ils gênaient un peu le passage, mais les deux étudiants ne semblaient pas en prendre conscience. D’autant plus qu’Asana s’amusait un peu, et oui pour une fois. Ce n’est pas la peine de vous dire qu’elle est plus du genre « on ne ris pas chez ces gens là ! », enfin quand on ne la connait pas du tout ! Mais là, entrer dans ce jeu l’aidait à penser à autre chose, à décompresser aussi d’une certaine manière. Oui, en ce moment elle était un peu sur les nerfs, à fleur de peaux comme on dit dans l’occident !

C’est donc toi ! dit-elle en s’exclamant un peu trop fort. Elle se rendit compte de sa maladresse et par reflexe elle se cacha la bouche avec ses deux mains. Assez amusant, surtout quand la timidité ou cette manie à être embarrassée de tout reprend le dessus. Heureusement pour elle, personne ou presque personne n’avait été interpelé par le ton haussé.

Pardon… c’est un secret ! dit-elle avec un petit sourire pour montrer qu’elle était toujours dans la plaisanterie.

Alors Yoo Him proposa d’échanger les numéros mais continua, toujours sur le ton de la plaisanterie, faisant remarquer que si elle tenait à le sonner avec une cloche, ils pouvaient s’arranger… Nan, Nanachan ne se voyait pas avec une cloche à la vache normande, autour du coup, d’autant plus que lorsqu’elle parlait de cloche ce n’est ce genre d’objet au quel elle faisait référence, mais plutôt à la petite cloche au long manche, qu’on amène au maître sur un coussin pour qu’il sonne ses serviteurs ! Elle fait peut être des efforts pour entrer dans le moule mais les pensées trahissent toujours, elle pense toujours comme une fille de la haute société, prenant comme référence des objets qu’elle a elle-même connue, normal non ? !

Hmm… Oublions la cloche si tu veux bien ! Ajoutât-elle tout en sortant son portable de la poche. Elle ouvrit le clapet et tendit le mobile à l’étudiant pour qu’il puisse y inscrire son nom et son numéro.

N’oublis pas de me donner ton adresse msn aussi… s’il te plait ! Oui le s’il te plait n’était pas de trop, surtout avec le ton calme mais autoritaire qu’elle venait de faire preuve. Parfois, elle ne s’en rendait pas compte, mais elle avait tendance à donner des ordres, oh rien de méchant, et n’allez pas croire que c’est de la méchanceté non loin de là, mais c’est dans son éducation ou son caractère aussi, peut être les deux…

Et toi ?... Tu as trouvé ce que tu cherchais ?! demanda-t-elle sérieusement. Apparemment, elle avait laissé de côté la plaisanterie pour revenir au sérieux ! Oh, mais j’y pense, peut être que tu as cours… Je ne voudrais pas que tu sois en retard à cause de moi !

C’est alors qu’un élève, ou un professeur, enfin quelqu’un arriva de derrière et bouscula un peu Asana. Enfin un peu, disons suffisamment pour la rapprocher du jeune homme. Surprise, elle ne su quoi faire, si ce n’est se rattraper au bras du jeune homme pour ne pas tomber, un genre de reflexe. Sauf que d’habitude ça aurait été auprès d’un mur qu’elle se serait rattraper, pas au bras de quelqu’un, surtout d’un garçon. Elle retira vite sa main, la rapprochant de son corps tout en la fermant. Elle ne su quoi dire, même pas un pardon ne sortit…

Hmm… Pardon ! Ah si, le pardon sortit quand même, mais bon, c’est peut être la seule chose qu’elle trouva à dire. En fait que dire après ça. Elle baissa la tète en signe d’embarras voire même de honte. Non pas parce qu’elle aurait tenu le bras de ce garçon, non ça n’avait rien à voir avec lui, mais bien parce qu’elle ne savait pas où se mettre…

Asana eut une réaction étrange en parlant trop fort, du moins elle du avoir cette impression là. mais dans une telle université les gens prêtent peu attention à ce qui les entoure, surtout une étrangère, la Corée un pays ouvert ? Oui il faut y vivre ou y aller en tant qu'étranger pour ressentir ce malaise. Bref je la regardais amusé placer ses mains sur sa bouche comme si qui que ce soit allait la dévisager ou lui dire de se taire, mais la foule mouvante du couloir se contentait de passer à côté d'elle, de nous, sans même nous adresser un seul regard.

Nous continuâmes à plaisanter encore un peu, puis je pris le portable qu'elle me tendait pour y enregistrer mon numéro de téléphone, m'enregistrant sous le nom "Yoo Him Superman" en espérant qu'elle sourirait en voyant la plaisanterie maintenant ou plus tard. Je trouvais qu'elle ne souriait pas assez, or les femmes sont toujours plus jolies en souriant.

N’oublis pas de me donner ton adresse msn aussi… s’il te plait !

Elle utilisa un ton qui me fit tiquer un peu, je n'aimais pas, et n'étais pas habitué à ce que l'on me parle ainsi, en général ce ton, c'était moi qui l'utilisait, je fit cependant comme si de rien n'était ajoutant docilement mon adresse email dans le téléphone de la jeune femme, me disant qu'elle voulait prendre plus contact avec moi et que c'était une bonne chose.

Oh, mais j’y pense, peut être que tu as cours… Je ne voudrais pas que tu sois en retard à cause de moi !

Je souris rassurant, non je n'avais pas cours, enfin si, mais pas dans l'immédiat, je venais souvent un peu plus tôt à la fac pour aller travailler à la bibliothèque, ou pour bavarder avec les gens que je pouvais rencontré comme à l'instant même. Mon cours ne commençait donc pas avant une petite heure.

" - T'inquiète j'ai encore un peu de temps devant moi avant de devoir filer en cours !"

Ce qui était vrai, j'arrivais en général au dernier moment, car bien que bon élève je n'étais pas motivé par mon cursus, mais à défaut d'école de photographie, c'est tout ce que j'avais.

Je sorti de mes pensées lorsqu'elle me rentra un peu dedans, bousculée par une personne qui ne prêtait guère attention à ce qui l'entourait. Elle s'accrocha à mon bras et je n'eu pas le temps de la soutenir de mon autre bras, qu'elle se reculait déjà toute gênée. Il est vrai que les japonais étaient encore moins tactiles que nous coréens, mais sa réaction m'intrigua vraiment. Mais bon, je me contentai de la rassurer.

" - Ca va ne t'en fais pas ! Tu n'as pas eu mal au moins ?"

Comme semblant prendre conscience de la foule autour de nous je me disais qu'il y avait bien beaucoup de monde autour d'elle et moi, j'hésitais à placer ma main sur son épaule, au vue de sa réaction précédente, pour l'emmener un peu plus à l'écart et libérer le passage aux personnes pressées. Cette situation me rappela ma première rencontre avec Min Rin et je ne pu m'empêcher d'avoir un sourire doux rêveur sur les lèvres en pensant à la jeune femme. Ah mon pauvre Yoo Him, tu sembles bien plus intéressé par elle que tu ne l'imaginais ! Je sortis de ma petite rêverie, et décidai malgré tout de placer ma main sur le bras de Asana et je l'emmenai un peu plus loin près de la machine à café ou bizarrement il n'y avait personne. Je ne lui avais pas laissé le temps de donner son avis, ne voulant pas laisser le temps à un énième inconnu de la bousculer, ils allaient finir par me la casser ! Avisant la machine à café, je la signalai d'un bras vaguement tendu.

" - Je t'offre quelque chose ? Café ? Chocolat ? Thé ? Je crois que ce distributeur fait même une sorte de potage mais j'en mettrais pas ma main à couper."

J'insérerais déjà une pièce pour payer mon propre café, tout en attendant la réponse de la jeune femme.

Le gène occasionné par la bousculade semblait s’évaporé au simple mot de Yoo Him. Un simple « ça va t’enfais pas » suivit d’un « tu n’as pas eut mal au moins » suffi pour rendre l’ambiance un peu plus détendu. Elle ne savait pas si c’était sa voix, sa carrure ou bien sa présence, mais ce coréen avait de l’assurance qui pouvait rendre à l’aise n’importe qui. Voilà quelque chose d’agréable pour Asana, qui avait cœur à déprimer… un peu de réconfort à l’asiatique, ça faisait du bien !

Elle n’eut le temps de lui répondre qu’il plaça sa main sur le bras menu de la jeune japonaise et l’entraina à la machine à café non loin de leur position. Il proposa alors de lui payer une boisson comme du café, du thé ou autre. Yoshioka n’eut pas vraiment le temps de choisir ce qu’elle voulait qu’il avait déjà insérer une pièce. Elle ne voulait pas qu’il lui paye une boisson, pas qu’elle n’avait pas soif, mais bien parce qu’à la base c’est elle qui lui est rentrée dedans et pas l’inverse. Mais il était tellement plaisant pour elle de le voir lui offrir quelque chose qu’au fond elle ne pu refuser ce geste.

Je prendrais un thé, s’il te plait. Dit-elle avec un joli sourire acceptant qu’on lui offre ce qu’elle désire. Il est vrai qu’elle commençait à avoir un peu soif, la gorge devenait sèche.

Asana se posa contre la machine remettant correctement son sac sur son épaule. Elle se rendit compte qu’elle ne connaissait rien de ce gentil garçon. C’était l’occasion d’en apprendre un peu plus sur lui non ?... autour d’une boisson on peut faire beaucoup de chose comme de bavarder. De nature calme et réservée, Nanachan n’était pas du genre grande bavarde, elle ne disait que le stricte nécessaire, surtout avec des gens qu’elle ne connaissait pas vraiment. Oui, il faut en vouloir pour casser ses carapaces… Mais là, elle avait envi de parler, certainement un des symptômes de la solitude…

Yoo Him… Tu étudies quoi ici ?! Je veux dire c’est quoi ta majeure ?! dit-elle d’un ton curieux mais tout aussi réservée.

C’est alors que son portable sonna, elle s’excusa de devoir le quitter quelque secondes pour se concentrer sur le message qu’elle venait de recevoir. On ne pouvait pas dire que c’était une mauvaise nouvelle, mais son visage tira une étrange grimace qui pouvait quand même inquiéter.

Dis moi… tu serais où se trouve la statue du Dr Underwood ? Je dois y retrouver quelqu’un tout à l’heure ! J’ai déjà du mal avec tous ces couloirs, alors imagine moi courir après une statue !

Même si c’était sur le ton de la plaisanterie, elle n’était pas tout à fait dans le faux ! Elle qui n’avait pas du tout le sens de l’orientation ! Imaginez-la, un jour à Disney Land de Tokyo avec le plan du parc à l’envers… à mourir de rire, je pense ! Il valait mieux qu’elle demande son chemin jusqu’à ce qu’elle connaisse bien son université ! En même temps qu’elle idée de lui donner rendez-vous vers une statue, un coin de l’université où elle n’ira jamais, totalement en opposition avec ce qu’elle étudie.

Son mobile dans la main, elle se rappela de Superman, alors elle agitant devant son nez son portable tout en riant doucement avant d'ajouter

Dois je le faire sonner pour que tu transformes?..

Elle s'arréta de rire, et reprit un ton calme et sérieux avec une touche de yeux doux pour le faire craquer.. attention n'allez pas croire qu'elle lui fait les yeux doux pour son propre compte, pour l'attirer, non loin de là, juste par jeu, par amusement!

S’il te plait Superman ! Aide-moi !

Je ne sais pas si tu as bien, fait de lui donner ton numéro jeune coréen, surtout dans ce contexte là… tu vas certainement le regretter un jour !

Je hochai la tête à la "commande" d'Asana, et une fois mon café prêt, je le posai au dessus du distributeur pour à nouveau insérer l'argent dans la machine avant de presser le bouton qui me permettrait d'obtenir un thé pour la demoiselle à mon côté. Je regardais distraitement la barre de préparation de la boisson avançait, ne réalisant que j'avais laissé le silence s'installer que quand la jeune japonaise le brisa, faisant preuve d'une curiosité à mon égard que je jugeais plus flatteuse que dérangeante.

Yoo Him… Tu étudies quoi ici ?! Je veux dire c’est quoi ta majeure ?!

Je m'apprêtais à lui répondre, avec difficulté au vue de mon cursus... Un peu tourmenté. En effet en un quart de seconde je réalisai que si je lui répondait que ma filière était Art, alors que je voulais devenir photographe, il n'y aurait pour elle, comme pour n'importe qui, aucun sens et que je devrais donc lui expliquer les raisons me poussant à rester en fac plutôt qu'à intégrer une école de photographie. Oui mon cerveau va vite à réfléchir parfois. Les éléments de réponse se mirent malgré tout rapidement en place dans mon esprit et alors que j'allais ouvrir la bouche, le téléphone d'Asana sonna et elle se recula un peu en s'excusant, ne me prêtant plus attention l'espace d'un instant. Mi frustré, mi soulagé, je me saisis de sa boisson alors que le distributeur sonnait pour m'indiquer que le thé était prêt. Ce qui me rappela que mon café m'attendait toujours pour être bu. Dans une main le thé de la jeune femme, dans l'autre mon café je sirotais jusqu'à ce qu'elle revienne vers moi.

Dis moi… tu serais où se trouve la statue du Dr Underwood ? Je dois y retrouver quelqu’un tout à l’heure ! J’ai déjà du mal avec tous ces couloirs, alors imagine moi courir après une statue !

Je lui souris rassurant, c'est vrai qu'elle devait se perdre encore pas mal, notre rencontre c'était faite alors qu'elle était perdue, mais il semblait que la situation ne s'était pas arrangé encore.

Avant que je ne réponde, elle agita son téléphone devant moi en riant, et à sa réplique je ne pu qu'en faire autant, c'est vrai que pour elle à présent, j'étais Superman.

S’il te plait Superman ! Aide-moi !

Comment ne pas craquer face à ça dites moi ? Je lui souris tout en lui tendant son thé.

" - Tu n'as pas besoin de me sonner, quand je suis dans un périmètre de moins de deux mètres voir trois ou quatre, mon super ouïe permet de tout entendre ! Au delà de ça la technologie nous est d'un précieux secours !"

J'eus un léger rire avant de reprendre.

" - Si tu veux je peux t'y emmener où t'expliquer où elle se trouve, comme tu veux, je suis libre encore ... - je jetai un coup d'oeil sur ma montre - environ 35 minutes, donc nous avons le temps."

Je fini mon café en une gorgée, il était froid à présent, et donc peu plaisant. Je jetai ensuite le gobelet vide dans la poubelle juste à côté. Puis la raison de sa requête me revint en tête, et je réalisai avec joie que Asana avait réussit à créer des liens malgré sa timidité et la barrière de la langue, bien qu'elle parle coréen mieux que certains coréens eux même.

" - Tu as réussis à rencontrer d'autres personnes alors ?! C'est génial ! Les coréens ne te paraissent pas trop antipathique ?"

Je le dis sur le ton de la plaisanterie, mais des fois je le pensais malheureusement.