Quand on perd son amour. [Jung Seul Ong] FINI

J'avançais la tête baissée dans le parc, le traversant pour regagner mon arrêt de bus qui pourrait me ramener chez moi, et loin de tout ça, de cette université, de ce cours, de Lui aussi. J'avais la sensation d'étouffer, que le destin n'était qu'un salaud qui s'amusait à jouer avec ma vie, avec mes émotions, pour voir de quelle façon je réagirais. Ou alors, s'il existait, ça devait sans doute être Dieu, il me punissait, pour mon existence misérable, ou alors il était tout simplement sadique comme un enfant au dessus d'une fourmilière. Je ne savais pas quoi faire, je ne savais plus quoi faire, moi qui pensait vivre une existence passable à Séoul, Il revenait tout chambouler... Était ce le hasard, ou m'avait il cherché ? Est ce que c'était juste le destin qui me faisait un cadeau empoisonné, ou Lui qui avait été entêté au point de venir me rechercher jusqu'ici ? Ma tête me faisait mal, une barre de douleur scindait mon front en deux, et pourquoi mon cœur battait si douloureusement fort ?

Les cours du second semestre de cette année avaient commencé depuis très peu de temps, et je voyais de nouvelles têtes arriver en cours, des étudiants qui étaient transférés d'une autre université ou qui devaient juste repasser des examens de ce semestre ci. Seulement, je n'avais jamais imaginé Le voir arriver Lui ! Bon je l'avais peut être rêvé quelques fois au début, qu'Il soit là, en train d'assister à mes cours, me regardant de ce regard paisible, et plutôt fière de savoir que je Lui appartenait. Mais c'était au début, je m'étais habituée à ne jamais Le voir passer la porte de la salle de cours, et ne faire cours qu'à de simples étudiants, ce que j'adorais aussi ne vous méprenez pas. Alors pourquoi, soudainement revenait Il ? Pourquoi, pourquoi ? Le voir avait été un bonheur intense, comme une torture à vous rendre fou. J'avais été soulagée de Le voir, souriant, peut être plus mince qu'avant, mais toujours si fidèle à Lui même, avec cette aura autour de lui, ce doux séducteur, calme, beau... Je poussai une exclamation de frustration face à ma misérable situation, et je bousculai une énième fois quelqu'un qui passait dans ma direction, je n'arrêtais pas depuis que j'avançais telle une fusée vers mon arrêt de bus, et j'en avais rien à foutre, permettez moi d'être vulgaire, ce ceux que je bousculais, je voulais m'enfermer dans mon appartement et ne penser qu'à ce qui se passait. Alors je fonçais tête baissée, j'allais bien finir par me blesser, ou blesser quelqu'un, mais l'idée sur le coup ne me traversait même pas l'esprit.

Je ne m'excusai même pas, et je repris le cours de ma pensée torturée. Si Le revoir avait été bon, j'étais en plus heureuse de voir qu'Il continuait ses études car Il était vraiment brillant, ça avait été aussi la pire des douleurs que l'on m'ait infligé ces derniers temps. Tout simplement parce que je n'étais plus à Lui, et que je devais avouer que les souvenirs que je gardais de cette époque étaient merveilleux, mais aussi parce que j'avais peur ! J'étais terrifiée des reproches qu'Il allait pouvoir me faire, Il devait m'en vouloir, j'avais été si lâche ! Et j'avais peur... De ce que l'avenir me réservait ! Que pouvait il se passer alors que je sentais bien que mon inclinaison pour Lui était encore bien présente. Une heure en Sa compagnie, sans rien d'autre que quelques regards furtifs et craintifs de ma part, et je me rendais compte que j'avais passé ces dernières années à chasser son souvenir sans un succées réel.

Ca devait être le karma. Oui sans doute le karma, et moi mon karma il était mauvais, mauvais ! Je devais sans doute être en train de payer mes erreurs, et celles de mes vies antérieures, ou alors je n'avais juste pas de chance. Vous savez j'étais terrifié à l'idée de ne plus Le voir assister à mes cours, et terrifiée à l'idée de perdre mon emploi une nouvelle fois... Voilà, j'étais à l'instant même, paumée entre douleur, et peur. Et j'avais une telle envie de pleurer, parce que j'avais la sensation d'être dans un cercle vicieux. Mais j'étais trop fière pour pleurer, alors je préférais me cacher dans la colère, c'était à mes yeux, moins faible que d'avouer réellement ce que l'on ressent.

Aveuglée par toutes ces émotions, mais surtout par mes cheveux qui me tombaient dans les yeux tant j'avais baissé les yeux, je bousculai une fois n'est pas coutume une personne qui empruntait le même chemin que moi, mais dans le sens inverse. La collision du être assez violente, cette personne devait marché aussi vite que moi, pour que je laisse échapper une légère exclamation de douleur et que je laisse tomber mon sac contenant mes affaires personnelles, comme professionnelles, enfin j'eus la chance qu'il ne s'ouvre pas sous le choc. J'avais aussi basculé sous le choc, et j'avais les fesses au sol, mais j'étais bien loin de me soucier de mon élégance à ce moment. Je me tournais pour basculer sur mes genoux, et à plus ou moins quatre pattes je rattrapai mon sac avant de me relever et de regarder le coupable, qui était rester sur le lieu du crime, je m'apprêtais à lui passer un savon, non pas parce qu'il était en tort, mais que ça allait me faire beaucoup de bien, tant pis pour lui. Je relevais les yeux, et croisai les Siens chocolats. Grossière erreur, j'aurais du faire tête basse, et continuer mon chemin.

Sa tenue :

Spoiler:

Je me sentais en totalement contradiction depuis l’instant ou je l’ai croisé dans le cours. Pas n’importe le quel, c’était le sien. Mais plus rien ne se déroulait de la même façon. Avant, j’avais plaisir à y venir, juste pour m’acharner à être une élite, le genre d’élève qui se donnent a 200 % dans ses études, mais désormais. Je vaguais, laissais libre cours a mes pensées, de penser ce qu’elles veulent, pendant que je torturais ma paume, avec la bague, cacher aux yeux de tous. Personne ne devrait savoir ma motivation. Pas elle, non plus, pour le moment… En plus, je me souviens que ce matin, en cours, j’avais passé mon temps à rire encore avec des amis, a plus ou moins suivre le cours, puisque, quand même, l’air de rien, j’étais quelqu’un de studieux, même si la, pour tout vous avouez, j’aurais soit préférer fuir, ou alors, m’énerver sur place. En gros, j’étais un peu ailleurs aujourd’hui. Surtout quand la femme de ma vie, et l’ex aussi, a la fois, se trouve face a moi…J’en pouvais plus, j’étais comme torturer face a elle. D’un coter, je la maudissais d’être partit sans rien dire, et maintenant, la voila… en face de moi, a donner son cours, sans rien dire… Je suis juste blesser, et je pourrais face a elle, qu’elle s’en ficherait largement. Je me hais de tant l’aimer… J’aurais du en aimer une autre... cela aurait été moins douloureux, moins dur a accepter… cette triste fatalité…Puis, a la fin des cours, j’avais décidé de prendre l’air, enfilant mon écharpe autour de mon cou, je soupirais longuement. Marchant sans grandes convictions, surtout sachant ce que j’avais vécu, plus tôt dans la journée. Cependant, une personne avait eu la délicatesse de me bousculé, me laissant ainsi de glace sur place. Fixant mes pieds, ou plutôt a mes pieds, la bague que je venais de lâcher. Je jurais silencieusement, avant de m’abaisser et de la ramasser sans rien dire, la serrant à nouveau dans l’une de mes mains. Avant de me retourner vers la personne en question, pour voir qui était – ce, cette la personne qui m’avait bousculé. Ina… Encore elle. Ne l’avais – je pas assez croisée pour la journée ? Je soupirais de frustration avant de baisser le regard.

- Veuillez m’excuser pour ce moment d’égard, mademoiselle Go. Je tacherais de faire plus amplement attention à ce que je ferais, désormais.

Je la dévisageais longuement, doucement avec un peu de retenue. Toujours aussi belle, toujours aussi craquante… Toujours aussi parfaite. Je soupirais de nervosité avant de poser mon regard sur les passants. Je me sentais mal à l’aise, a présent. Je baissais la tête avant de me masser la nuque et finalement, attraper ton poignet. Cette douceur me brulait la peau, je m’en mordillais la lèvre inférieur, lorsque mon corps frissonnait, au moment ou mon regard se posait en face du tien.

- Je suis sincèrement désoler pour tout ce que j’ai pu te faire… mais ne me laisse pas… ne me laisse plus dans l’oublie comme tu as pu le faire. Si encore, tu ne m’avais dis ne serait – ce qu’un au revoir, je n’aurais pas autant souffert de ton départ. Désormais, j’en paye le prix fort, moi aussi… Ina…

Du poignet, ma main glissait le long de ton avant – bras avant de se poser contre ton dos, et te pousser légèrement pour t’avoir au creux de mes bras. Mes lèvres se déposèrent avec subtilité sur ta tempe, tandis qu’à présent, je me reculais. Gardant la main serrée, sachant que ce petit bout de ferraille dorée me rentrait dans la peau…

- Je ne veux même pas d’explication pour ton départ… mais je suis curieux de savoir… ce que tu pense de nous désormais… et sans te soucier des autres… Je veux savoir ce que je dois faire désormais. En aimer une autre, au dépends de mes sentiments… sachant que tu étais et resterais l’unique femme de ma vie… ou continuer de me voiler la face, et de croire a un rêve perdu… sachant que tu sais ou cela conduit, deux êtres qui s’aiment.

L’une de mes mains revenait, a la sienne, y glissant ainsi la bague, qui t’étais destinée. Te laissant perplexe sur l’instant, tandis que je me penchais pour ramasser quelques affaires qui m’appartenaient…

J'étais complètement figée. Pourquoi sur terre fallait il que je Le bouscule, Lui ? Je commençais franchement à croire à une conspiration, à la vie qui me haïssait, ou alors j'étais dans un show genre caméra cachée, on me faisait une mauvaise blague et me révélait que mon existence entière n'étais qu'une vulgaire farce.

Il me parla d'abord très formellement, me vouvoyant même, ce fait me blessa presque, il faut dire que ça changeait des mots d'amour enflammés qu'il avait pu me murmurer lors de nos étreintes passionnées à Pusan. Là ça n'était que froideur et distance. Mais n'était ce que pas ce que je voulais au final ? Qu'il ne mette pas ses études et ma profession en danger ? Je ne savais plus ce que je voulais, et cela me terrifiait et me dérangeait grandement, moi qui avait plutôt tendance à être sur de moi.

" - Ca n'est rien."

Ma voix était à peine plus qu'un murmure, et j'avais eu du mal à le regarder en répondant, j'avais préféré m'incliner poliment, comme une professeur l'aurait fait, mais c'est ce que j'étais... Oui Yong In oublie que tu es une fan, que tu as aimé cet homme, souviens toi que tu es une enseignante. Plus facile à penser qu'à appliquer.

J'étais devant lui, hésitant entre lui parler, lui demander comment il allait, ou fuir, partir en courant. Au final c'est lui qui intervint le premier, il m'attrapa le poignet, et cette sensation si douce et familière fit mal. La douleur que je ressentais en moi était telle qu'il me paraissait impossible que lorsque sa main quitterait mon poignet il n'y ait pas une marque, une brûlure, un bleu, quelque chose marquant la souffrance interne qui me serrait le coeur.

- Je suis sincèrement désoler pour tout ce que j’ai pu te faire… mais ne me laisse pas… ne me laisse plus dans l’oublie comme tu as pu le faire. Si encore, tu ne m’avais dis ne serait – ce qu’un au revoir, je n’aurais pas autant souffert de ton départ. Désormais, j’en paye le prix fort, moi aussi… Ina…

Tout mais pas ça... Je fermai les yeux sous le poids de ces mots, de ces reproches donnés tout en douceur, me mettant face à mes propres fautes, mes torts, que j'avais assumé certes, mais j'assumais beaucoup moins bien en face de lui. Je ne pu répondre qu'il me prit dans ses bras, j'étais figée, de peur, d'horreur, de douleur... Cette sensation était si familière que c'en était douloureux, vraiment, mon corps reprit son habitude à se caler contre le sien, plus grand et plus fort, comme s'il avait attendu ça depuis un temps que même moi je n'imaginais pas.

- Je ne veux même pas d’explication pour ton départ… mais je suis curieux de savoir… ce que tu pense de nous désormais… et sans te soucier des autres… Je veux savoir ce que je dois faire désormais. En aimer une autre, au dépends de mes sentiments… sachant que tu étais et resterais l’unique femme de ma vie… ou continuer de me voiler la face, et de croire a un rêve perdu… sachant que tu sais ou cela conduit, deux êtres qui s’aiment.

Il prit ma main, et une sensation froide entoura mon annulaire. Je regardai cette bague surprise, elle était vraiment jolie en soi, mais la symbolique qu'elle représentait était atroce. Avait il prévu ça déjà lorsque je l'avais abandonné ? Etait il resté tout ce temps avec cette bague, à manger ses regrets tous les jours ? L'anneau autour de mon doigt semblait peser une tonne, par ce qu'il impliquait, par ce qu'il me rejetait au visage... Je me reculai doucement de l'étreinte de Seul Ong, jetant des regards à gauche et à droite, m'assurant que personne ne nous voyait. J'avais beau être une bonne professeur, on me renverrait définitivement de toute université si je reproduisais la même erreur, et Seul Ong aussi. Je gardai une distance de "sécurité" entre lui et moi, bien que mon corps sembla me crier qu'il avait froid seul, sans ces bras rassurants pour l'entourer, et je luttai contre moi même pour ne pas fondre.

" - Seul Ong ah... Je ne peux pas ne pas me soucier des autres dans notre relation... C'est bien trop dangereux, et il y a bien trop de conséquences, nous le savons non ? Je... Si j'étais plus jeune, si j'étais quelqu'un d'autre, ou si tu n'étais pas qui tu es... Les choses seraient différentes. Mais là... Je ne peux pas perdre ma place, et tu es trop brillant pour te mettre à nouveau en danger..."

Je marquai une pause et regardai la bague à mon doigt, je l'enlevai avec douceur, elle était vraiment jolie, et je m'en voulais de ne pas être celle à qui Seul Ong pourrait l'offrir, je m'en voulais de le blesser à nouveau sans doute.

" - Cette bague est magnifique, tu as beaucoup de goût, comme toujours... Mais pour le moment, je ne suis pas celle qui peut la porter, elle est trop dangereuse pour toi, comme pour moi."

Je pris son poignet, et plaçai le bijou dans sa paume ouverte, refermant ensuite son poing dessus, en gardant mes deux petites mains sur la sienne, mes yeux plongés dans les siens. J'avais toujours adoré ses yeux, mais ils étaient si tristes maintenant...

" - Celle qui un jour sera digne de la porter sera la femme que j'envierai le plus dans ce bas monde."

C'était vrai... Car l'homme en face de moi, était sans doute celui qui m'avait le plus combler, et je n'avais jamais voulu renoncer à lui clairement... Mais je le devais, pas vrai ?

Je soupirais longuement, regardant un peu ailleurs, avant de fixer ton regard, ton visage… retraçant de mon regard, tous les traits de ce dernier, s’arrêtant sur tes lèvres. Elles me manquaient terriblement. Je sentais mon cœur battre à toute vitesse dans mon torse, c’en était presque insupportable. Puis, tu coupe ton regard en fermant les paupières, surtout lorsque j’avais posée ma main sur ton poignet. Je me sentais subitement mal. Inquiet, je t’avais même pris dans mes bras, je voulais pleurer, hurler… crier… mais rien, rien a part de l’air et des mots ne sortaient, de mes lèvres… Soudainement, je te sentais bouger, te retirant de mes bras pour te reculer, mon regard baissa, baigner par la honte et cette frustration qui m’habite, sachant déjà que désormais, tout allait se jouer en quelques secondes. Je savais déjà que ce que tu allais me dire, c’était comme une évidence, vu ton visage si triste. Je me retenais de pleurer, de craquer… pour prouver que j’avais grandi, que j’étais un homme. Oh bien sur que j’assumerais mon acte et que j’avancerais, encore. Même a en mourir un jour, je continuerais de vivre… avec ou sans elle… je leurs ai tous promis qu’un jour, je deviendrais un homme bon, avec un bon job… surtout a mes parents. Je te regardais placer la bague au creux de ma main et refermer mes doigts par-dessus. Mais rien y fait, mon regard rompit le lien que j’avais avec le tien. La bague quittait ma main, refusant d’être soutenue par ma paume… Je ne voulais plus rien savoir… pus rien, même pas d’elle, pour le moment… je voulais la fuir… fuir ce cauchemar ambulant, prêt à me maudire et me narguer chaque jour ou je la croiserais…

- Donc… c’est comme ca… que notre chapitre se termine ? Hm…

Je baissais les paupières, avant de m’approcher une dernière fois de toi, avant de t’embrasser sur le front, me fichant royalement des personnes qui m’entouraient. Je fermais par la suite, les paupières avant d’inspirer longuement et de te murmurer un « au revoir » a l’oreille…

- Prends soin de toi… N’hésite jamais à m’appeler si tu as un souci, princesse…

Murmurais – je encore, surtout d’une voix larmoyante. Je pouvais retenir mes larmes, mais je ne savais pas cacher mes sentiments. Mon corps me trahissait désormais, et mon souffle devenait de plus en plus irrégulier. Je tenais tant bien que mal, mes sanglots qui voulaient à tout prix, montrer le bout de leurs nez. Mais, je tenais bon, je voulais faire le fier, et continuer d’agir en homme…

- Je crois que j’vais te laisser, hein…

Disais – je a voix plus haute, avant de ramasser mes affaires, du moins ce qu’il me semblait l’être. Cependant, je n’avais pas remarqué tout de suite, que j’avais également, emporté le portable de ma princesse. Je me sentais trop mal pour m’en rendre compte sur le moment. Je soupirais d’exaspération, avant de me rendre dans un abri de bus, m’asseyant sur le banc, avant de faire mon inventaire… et remarquer que j’avais ton cellulaire.

- Aish… Et je fais comment maintenant…

Je me massais l’arrière de ma nuque, avant de regarder devant moi, avant de conclure, que je le lui rendrais certainement en cours, demain. Car la, hors de question que je m’approche d’elle, pour la troisième fois, aujourd’hui. J’avais surtout besoin de me changer les idées… Je montais donc dans le bus, lorsqu’il s’approcha… me rendant à bord, avant de m’assoir dans le fond… sans un mot prononcé… payant juste ma place.

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Fin du topic ?

A peine mes mains avaient lâché la sienne, qu'il laissa tomber la bague qui quelques instants auparavant encerclait mon doigt avec tant de promesse. Je le regardais les yeux plein de larmes et de chagrin, le blesser était la dernière chose que je voulais, je l'avais assez blessé déjà, et je recommençais, étais-je sadique, ou juste malchanceuse ? Ses yeux si triste me faisaient si mal, je me demandais si cette douleur que je ressentais était normal ou pas, car ça ne ressemblait pas à de la simple culpabilité, à quoi tout cela rimait ?

- Donc… c’est comme ca… que notre chapitre se termine ? Hm…

Je n'y avais pas pensé, enfin si, mais l'entendre formuler ainsi me donna envie de me faire engloutir par le sol, qu'il me dévore toute entière et que j'aille croupir en enfer, car peut être qu'ainsi, le froid qui venait d'entrer en moi se dissiperait, parce que là rien ne semblait pouvoir le faire fondre.

Il me murmura des mots à l'oreille qui me donnèrent envie de pleurer, et son souffle contre mon oreille lui, me donna envie de me serrer contre lui, comme lorsque je savais que dans ses bras tout irait bien, mais c'était révolu depuis bien longtemps, à quoi bon vivre dans le passé ? Il n'empêche que j'aurais rêvé le voir dire "au diable tout ça" et se battre pour moi. J'étais sa princesse après tout... Il était le seul qui m'appelait ainsi, il m'avait donné ce surnom dès Pusan, et était le seul que j'autorisais, et autoriserais à utiliser un tel surnom. L'entendre à nouveau gonfla mon cœur de tendresse réprimée depuis trop longtemps. Sa voix était triste lorsqu'il me salua, j'aurais voulu m'accrocher à lui et le rassurer, comme lorsque nous étions ensemble et que je le rassurais alors qu'il posait sa tête sur ma poitrine pour se bercer de mes battements de cœur.

Je le regardai partir sans rien pouvoir dire, une boule était logée dans ma gorge et ne voulait en bouger. Alors apparemment oui, c'est ainsi que ça finissait... J'avais un goût si amère dans la bouche, comme si la bile me remontait. Il ne fut plus qu'une silhouette parmi les autres, je me baissai pour ramasser la bague au sol et je la regardai encore un moment, elle était vraiment jolie, et je m'imaginais la porter... Je secouai la tête, plaçai le bijou dans ma poche et me remis en route, bien moins vivement cette fois, je n'avais pas hâte de me retrouver face à ma solitude à présent.